Notre programme d’industrialisation de 1 000 milliards d’euros en 20 ans, amorcera la réussite de l’Afrique subsaharienne

Industrie femme jidf 2022

La plupart des africains ne croient plus aux promesses des gouvernements et institutions internationales. L’Agenda africain 2063 ne décolle pas. L’Aide publique au développement (APD) jugée condescendante voire post colonialiste, échoue depuis 60 ans et une pensée idéologique sclérose le développement. Tant qu’il n’y aura pas de projet global sécurisé et non dogmatique, capitaux et industries ne viendront pas. Par Francis Journot.

Un modèle de capitalisme intelligent qui réduira l’extrême pauvreté et la malnutrition      

J’écrivais en 2020 dans la Tribune Afrique : "Afrique subsaharienne : le capitalisme pourrait réussir là où l’aide publique au développement (APD) échoue depuis 60 ans". Aussi, la création d’un fonds d’investissements, outil de financement et de mise en œuvre du programme, doté de 1 000 Mrds d’euros en 20 ans, abondé par la France, l’UE et des institutions financières, permettra de mener à bien le premier projet volontaire et crédible pour l’industrialisation et le développement de l’Afrique subsaharienne.

La répartition, bien que variable, des besoins en financement sur 20 ans se présenterait ainsi :

- 300 Mrds d’euros pour financer la création de 100 zones d’activités industrielles et commerciales modernes de différentes tailles, évolutives et sécurisées, reparties dans une quarantaine de pays dont les occupants, entreprises étrangères ou locales s’acquitteront ensuite des loyers et services auprès du fonds de gestion. Afin de créer des lieux de vie, autonomes et moins énergivores, des activités agricoles dans des périmètres de seulement quelques dizaines de kilomètres, complèteront ces écosystèmes.

- 400 Mrds seront consacrés à des prêts aux entreprises locales et étrangères ainsi qu’a des participations dans des projets à haut potentiel. Il nous faudra néanmoins, adosser le fonds à des investissements extérieurs et mécanismes de compensation pour satisfaire à des impératifs de rentabilité et de stabilité.

- 300 Mrds d’euros pour ériger 100 villes nouvelles écologiques, à distances raisonnables des 100 zones d’activités industrielles et commerciales. Elles accueilleront à terme, 150/200 millions d’habitants dont familles de travailleurs qui bénéficieront d’infrastructures énergétiques, transport, éducation, santé etc.

L’une des activités déterminantes de notre cabinet de stratégie et de conduite du "Programme pour l’industrialisation de l’Afrique subsaharienne en moins de 20 ans", consistera à aller nous-mêmes démarcher et convaincre en France et à travers le monde, schémas de process de production à la main et projections financières à l’appui, les plus grandes entreprises qui produisent aujourd’hui surtout en Chine, d’inclure l’Afrique subsaharienne dans leurs étapes de chaînes de valeur mondiales (CVM).

Le développement d’activités industrielles et commerciales qui seront de moins en moins informelles, offrira de nouvelles ressources fiscales. La capacité d’un Etat à lever de l’impôt est l’un des critères sur lesquels s’appuient les institutions financières. Aussi, les Etats pourront emprunter aux banques, au fil du développement, pour racheter des infrastructures ou investir aux côtés de notre fonds.  

Le programme pourrait faire économiser à la France, plus de 1 500 milliards d’euro en 20 ans

Il est peu certain que la France ait le choix. Son destin et celui de pays d’Afrique francophone sont liés. Sans industrialisation ni développement de la région et sous le poids de la démographie subsaharienne, une immigration exponentielle qui fuira l’extrême pauvreté et la faim, submergera l’hexagone et fera voler en éclats son modèle social. Ma tribune dans Le Figaro prévenait : "Si l'Europe n'aide pas l'Afrique subsaharienne à s'industrialiser, l'immigration explosera". L’APD française approche 16 Mrds d’euros pour le monde en 2022 et dépassera, avec l’objectif de 0.7 % du PIB, 20 Mrds en 2025. Elle doublera ou triplera si un chaos humanitaire touchant 1 milliard d’africains se produit lors de la prochaine décennie.

Aussi, notre programme pourrait faire économiser à la France, si l’on compte les éventuels coûts liés à aux phénomènes, connexes, directs ou indirects ainsi que l’économie générée par l’abandon progressif de la politique d’Aide publique au développement, plus de 1500 Mrds d’euros en 20 ans.

Pourquoi l’UE et des institutions financières accepteront aussi d’abonder notre fonds

Certes, le besoin total en financement de 1 000 Mrds d’euros en 20 ans peut sembler considérable. Il faut cependant considérer que le projet concerne une quarantaine de pays et profitera aussi à l’ensemble du continent africain. Lorsque l’on compare cet investissement mondial annuel de 50 Mrds d’euros au montant de 2 400 Mrds de dollars par an préconisé par la COP 27 pour aider les pays du Sud et « changer le climat » soit près de 50 fois plus élevé ou aux 27 000 Mrds d’euros d’ici 2030 réclamés par l’ONG Oxfam, il apparait évident que les investisseurs, pays développés et institutions multilatérales, visés pour mettre la main à la poche, préfèreront investir dans notre programme transparent et sérieux dont le fonds d’investissement servira en plus à terme, une rémunération des capitaux investis. L’UE dépense 80 milliards d’euros d’APD en 2023 mais la méthode semble désordonnée. En 2016, Bruxelles avait envisagé un financement de 1000 Mrds d’euros mais faute de plan structuré, avait dû renoncer.

Des marchés financiers qui peinent, dans un environnement instable, parfois à trouver des placements pour abriter les milliers de milliards d’euros qui leurs sont confiés, complèteront les apports. Au moment où chaque investissement doit se parer de RSE et d’inclusivité, un programme de développement et son fonds d’investissement, susceptibles de sauver à terme, de la malnutrition, du chaos humanitaire et de la mort, plusieurs centaines de millions d’africains mais dont la méthodologie d’investissement serait conforme aux exigences de sécurité et de rémunération des capitaux, séduiront la finance internationale.

L’enjeu géopolitique et géostratégique n’échappera pas non plus au gouvernement américain qui craint la montée en puissance de la Chine et sa mainmise sur les terres rares du numérique. Le volet Africa Atlantic Axis ouvrira une nouvelle voie. De même, on voit mal comment, à moins de vouloir maintenir l’Afrique subsaharienne dans sa situation pour des raisons idéologiques, l’ONU et la Banque mondiale, l’UA, la BAD et autres institutions, pourraient refuser d’adhérer à l’unique plan concret et d’envergure depuis 60 ans, de nature à réduire l’extrême pauvreté et la faim dans la région subsaharienne.

Mais sans protection des sites industriels et des personnels ainsi que de leurs familles, capitaux et entreprises n’afflueraient pas. Le volet sécurité occupe donc une place conséquente. Les pays africains signataires fourniront des effectifs. Leur formation et rémunération sont budgétées dans le programme. 

La construction confiée à des entreprises expertes qui préserveront au mieux la faune et la flore 

Des entreprises expertes en environnement apporteront leur excellence dans ce projet innovant qui placera la préservation de la faune et de la flore au premier rang de ses préoccupations. La pollution de l'air élevée dans les villes africaines, est la 2ème cause de décès prématuré après la malnutrition. Aussi nous demanderons à de grands groupes automobiles de construire, en partenariat avec de nouvelles entreprises locales qui créeront de nombreux emplois, des modèles de bus et de voitures, abordables, adaptés et peu consommateurs en carburants, hybrides et électriques. Ils remplaceraient progressivement une flotte aux émanations mortelles. L’industrialisation africaine et de nouveaux échanges pourraient permettre de redynamiser l’économie de la France et d’autres pays en panne de croissance.

Une jeunesse africaine entreprenante vivant en Afrique et une diaspora souvent diplômée et attachée à sa double culture, déçues par les politiques passées, manifestent un intérêt croissant à l’égard de notre "programme pour l’industrialisation de l’Afrique subsaharienne en moins de 20 ans". Un large plébiscite de celui-ci facilitera sa réalisation. Car il nous faut ensemble, tenter de faire mentir des prévisions de concentration en Afrique subsaharienne, de 90 % de l’extrême pauvreté mondiale en 2030 dans un contexte démographique de doublement de population et de possible chaos humanitaire sans précèdent. L’Afrique subsaharienne dispose de la possibilité et du pouvoir de s’offrir un nouveau destin.

Francis Journot est consultant et entrepreneur. Il dirige le Programme industrialisation Afrique subsaharienne  ainsi que le Plan de régionalisation de production Europe Afrique et Africa Atlantic Axis.  Il fait de la recherche dans le cadre d’International Convention for a Global Minimum Wage et tient le site Collectivité Nationale