L’Occident pourraient financer le seul programme clair et crédible en 60 ans, d’industrialisation de l’Afrique subsaharienne

De nombreux africains ne croient plus aux promesses de gouvernements et institutions. L’agenda 2063 ne décolle pas, l’Aide publique au développement (APD) est jugée humiliante et la politique du climat empêche le développement pendant que des centaines de centrales à énergies fossiles ouvrent ailleurs. 

Apres le malthusianisme économique du PAL en 1980, l’agenda 2063 prône le malthusianisme vert

Le Plan d’action de Lagos (PAL) élaboré sous l’égide de l’ONU (ONUDI) en 1980 n’a pas permis à la région subsaharienne de se développer mais faut-il s’en étonner. Les objectifs à moyen terme et long terme alors fixés à 1.4 et 2 % de la production industrielle mondiale pour l’ensemble des 55 pays du continent Africain, pouvaient apparaitre pour le moins restrictifs. L’Agenda africain pour 2063 toujours au point mort depuis sa création, est plus idéologique qu’économique car assujetti aux Objectifs de développement durable (ODD) définis pas l’ONU en 2015. Il constitue davantage un frein au développement économique qu’un vrai plan et ne pourra juguler un chaos humanitaire annoncé.

Faible croissance, extrême pauvreté et explosion de la démographie, un cocktail explosif  

La croissance économique de l’Afrique subsaharienne de 4.1 % en 2021 a chuté à 3,6 % en 2022 et ne dépassera pas 3,1 % en 2023. Ces taux n’expriment pas une hausse significative de la production industrielle manufacturière, agricole ou des services. Car la croissance démographique et les richesses naturelles (hydrocarbures, terres rares, diamants etc.) comptent pour beaucoup dans les chiffres. De plus, les dizaines de milliards de devises de l’APD et celles envoyés par la diaspora, faussent les données. Le discours d’institutions et gouvernements qui prétendent depuis 60 ans que la région connait un fort essor, est trompeur. Selon la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne concentrera 90 % de l’extrême pauvreté mondiale en 2030 et sa population passera d’1 milliard d’habitants à 2 en 2050 puis 4 en 2100.

Lorsque le chaos humanitaire se produira, les responsables auront peut-être à s’expliquer 

Ainsi que je l’écrivais en Juin 2023 dans le magazine Marianne, « que répondront dans quelques années, les institutions internationales et ONG du climat, aux 2 ou 3 milliards d’Africains qui les accuseront d'avoir mené une politique partiellement responsable d'un chaos humanitaire jamais vu ». Malthusianisme ou discrimination de l’Afrique noire, chantage aux subventions, ingérence ou néo-colonialisme, telles pourraient être les accusations proférées par les populations. Les responsables ne peuvent plus ignorer que leur politique d’APD maintient les populations dans une extrême pauvreté, qui, par ailleurs, constitue le terreau sur lequel prospère le djihadisme. L’ONU et l’OMC, les USA et l’UE, ont créé un monde du libre-échange débridé qui a détérioré l’environnement mais le GIEC se montrait alors discret. Aujourd’hui, les institutions encouragent des échanges panafricains autour d’une zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et la création d’une monnaie qui l’isolera. Continuité du libre-échange effréné ailleurs mais la politique de développement de plus en plus endogène et restreinte pour l’Afrique subsaharienne, il est certain que cela n’est ni pertinent ni équitable.  

 

 

 

Francis Journot est consultant et entrepreneur. Il dirige le Programme pour l’industrialisation de l’Afrique subsaharienne en moins de 20 ans  ou Plan de régionalisation de production Europe Afrique et Africa Atlantic Axis.  Il fait de la recherche dans le cadre d’International Convention for a Global Minimum Wage et tient le site Collectivité Nationale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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